Pendler in Luxemburg

Die Grenzgänger

Seitdem es kaum noch Arbeit in der französischen Stahlindustrie gibt, ist Luxemburg für viele das gelobte Land. Zehntausende Menschen pendeln jeden Tag ins Großherzogtum. Der Fotograf Samuel Bollendorff porträtiert das Grenzgängertum


Für die französische Version herunterscrollen / défilez vers le bas pour la version française

Die Grenze ist unsichtbar, aber real. Jeden Tag überqueren Zehntausende Menschen die unmarkierte Linie, die die Republik Frankreich vom Großherzogtum Luxemburg trennt, um dort vor allem im florierenden Banken- und Dienstleistungssektor zu arbeiten und abends wieder zurückzukehren. Seitdem es kaum noch Arbeit in der französischen Stahlindustrie gibt, ist Luxemburg für viele das gelobte Land – nicht zuletzt, weil das Lohnniveau dort so viel höher ist.

Die Zahl der frontaliers (frz. "Grenzgänger") hat sich hier innerhalb der letzten 20 Jahre auf mehr als 200.000 verdoppelt. Es ist eine Entwicklung, die nur im geeinten Europa möglich ist und die vielen Arbeit gibt. Das freie Grenzgängertum hat aber auch seine Schattenseiten. Nicht nur produziert es Staus, auch die Finanzen der grenznahen französischen Gemeinden leiden unter ihrer Verwandlung in Schlafstädte, sagt der Fotograf und Filmemacher Samuel Bollendorff. In einem groß angelegten Projekt für das Kulturhauptstadtprogramm Esch2022, das er gemeinsam mit dem Tonregisseur Mehdi Ahoudig angeht, lässt Bollendorff die frontaliers ihre Geschichten erzählen und porträtiert sie mit der Kamera.

Einen fotografischen Podcast nennen das die beiden, die schon häufig zusammengearbeitet haben. Ziel ist die erzählerische und bildnerische Vermessung des Grenzgebietes, von Kirchberg bis Thionville, von den Arbeitersiedlungen von Aumetz bis zu den Neubausiedlungen von Tressange. Ab Oktober 2022 wird das Ergebnis im ehemaligen "Schwarze Masse"-Gebäude, der Massenoire von Esch-Belval zu sehen sein. Die Besucher werden mit Kopfhörern in der Ausstellung umherwandern und animierte Elemente in großformatigen Bildern sehen, wobei der Ton sich dem jeweiligen Standort anpasst. Keine Kakofonie der Stimmen, eher eine Führung durch das Babel Europas, das gelobte Land Luxemburg.

Samuel Bollendorff, Jahrgang 1974, hat selbst Erfahrung mit dem, was man euphemistisch Strukturwandel nennt. Der Franzose arbeitete als Fotoreporter für Zeitungen wie "Le Monde" und "Libération". Die schrumpfenden Etats der Printmedien zwangen den preisgekrönten Fotografen, alternative Modelle auszuloten. Er fand sie im Digitalen und arbeitete mehr und mehr audiovisuell. Interaktive Dokumentationen zählen heute ebenso zu seinem Werk wie Filme, Bücher und Ausstellungen seiner Fotografie. Für die komplexe interaktive Tongestaltung von "Frontaliers" zeichnet Mehdi Ahoudig verantwortlich. Der Franzose, der in Arles Tonregie unterrichtet, arbeitete zunächst für den zeitgenössischen Tanz und das Theater, bevor er sich eigenen Dokumentationen zuwandte. Sein Film "Qui a Connu Lolita?" (Wer kannte Lolita?) gewann in Berlin den Prix Europa 2010 als bestes europäisches Radio-Feature.

__________________________________________


Le photographe et réalisateur de films Samuel Bollendorff réalise le portrait des frontaliers

L a frontière est invisible, et pourtant bien réelle. Chaque jour, des dizaines de milliers de personnes traversent la ligne intangible qui sépare la République française du Grand-Duché de Luxembourg, généralement pour travailler dans les florissants secteurs bancaire et tertiaire et rentrer à la maison le soir. La désindustrialisation ayant fait disparaître beaucoup d’emplois en France, le Luxembourg et ses salaires bien plus élevés font figure de terre promise pour de nombreux habitants de l’Hexagone.

Ces 20 dernières années, le nombre de frontaliers a ainsi doublé pour atteindre les 200 000 personnes, une évolution impensable sans une Europe unie, source de nombreux emplois. Mais la liberté du travail transfrontalier a également ses zones d’ombre. Non seulement elle produit des embouteillages, mais elle transforme aussi les villes frontalières françaises en cités-dortoirs, entraînant alors des difficultés financières pour les communes, d’après le photographe et réalisateur Samuel Bollendorff. Dans un projet d’envergure effectué pour Esch2022 en collaboration avec le designer sonore Mehdi Ahoudig, il invite des frontaliers à raconter leurs histoires et esquisse leurs portraits face à la caméra. Une approche que les deux hommes qui travaillent souvent ensemble appellent "podcast photographique".

Leur ambition : donner un aperçu narratif et pictural de cette région frontalière, du Kirchberg à Thionville, en passant par les cités ouvrières d’Aumetz et les nouveaux lotissements de Tressange. Le résultat sera présenté à partir d’octobre 2022 dans l’ancien bâtiment restauré de la "Massenoire" d’Esch-Belval. Les visiteurs pourront déambuler dans l’exposition où ils découvriront des éléments animés en images de grande taille tout en écoutant dans un casque le son adapté à chaque lieu. Aucune cacophonie au programme, mais une sorte de visite guidée à travers le Luxembourg, terre promise et Babel européenne.

Samuel Bollendorff, né en 1974, a lui-même fait l’expérience de ce qu’on appelle euphémiquement un changement structurel. Le photographe français, primé à maintes reprises, travaille en tant que photojournaliste pour des journaux comme Le Monde et Libération, mais les coupes budgétaires de la presse écrite l’ont poussé à explorer des modèles alternatifs. Ces modèles, il les a trouvés dans le numérique, et il travaille de plus en plus avec l’audiovisuel. Son œuvre compte aujourd’hui des documentaires interactifs en plus de films, de livres et d’expositions photo. Le design sonore interactif complexe de Frontaliers a été réalisé par Mehdi Ahoudig. Il enseigne les techniques du son à Arles et a commencé à travailler pour la danse contemporaine et le théâtre avant de se consacrer à ses propres documentaires. Son film "Qui a connu Lolita ?" a reçu le Prix Europa 2010 du meilleur documentaire radio à Berlin.